Bolgot Stronghand - La main de l'ombre [1]

Du haut de la colline, j’avais une vue dégagée sur le petit bourg de Comté-de-l’or, le centre du village était empreint à une effervescence peu habituelle pour cette heure tardive. Aucun marché et aucune représentation, Je pouvais surtout voir l’auberge aux prises avec des flammes et la garde, déjà sur place s’occupant de calmer la population et organiser l’extinction, pour une fois ils sont utiles. Rigolant de ma bêtise, je descendais la colline d’un pas rapide, entrainé par le poids de mon armure de maille et ma lourde arbalète. Contournant l’auberge où j’avais prévu de passer la nuit et traçant mon chemin dans une foule qui s’écarter à la seule vue de mon tabard et de mon armement digne d’un chasseur d’ombre.

« - Normal j’en suis un. » dis-je tout haut en ricanant une nouvelle fois.
Continuant mon chemin, je ne puis m’empêcher de vouloir prêter main forte, je n’en fis rien, la mission avant tout. Regardant le panneau d’indication, je pris la direction des Carmines où je savais pouvoir rattraper les Bois de Pénombre sans prendre le bateau.

Avançant à petites foulées je calculais en même temps si j’arriverais au village du Bois de Pénombre avant que le noir complet ne s’installe dans la contrée. Perdu dans mes pensées je réussis à rejoindre le croisement des Carmines en un rien de temps. Mon tabard orné d’un lion noir me permis de passer sans être retenu par les gardes de Hurlevent en faction, ces derniers, me saluant de façon militaire m’ont demandé :

«- Sir, avez-vous besoin d’aide ? Nous pouvons vous confiez quelques hommes. » Je refusais poliment continuant mon chemin en direction des bois sombres à quelques centaines de mètres.


Mon pas lourd résonant sur les pavés du pont, souligné par le léger vent nocturne, et le froid s’insinuant sous les mailles noircies de mon armure, lorsque j’atteignis les premiers arbres. Frissonnant, resserrant ma cape et remontant la maille de protection du bas de mon visage.

« A l’aide ! » Je m’accroupis sans attendre mon arbalète lourde dans mes mains, je me dirigeai vers  l’appel à l’aide d’un pas étrangement léger, me plaçant derrière un buisson je vis rapidement une jeune femme aux prises avec un probable bandit, m’approchant dans son dos, je posais la pointe du carreau de l’arbalète contre sa nuque au moment où la jeune femme tomba, assommée par un coup de garde d’une dague. Le bandit arrêta tout mouvement me regardant du coin de l’œil, il attendait que je parle ? Peut-être, je l’assommais rapidement d’un coup de crosse. Quelques secondes plus tard, je reçu un trait d’ombre dans le dos, titubant je me réfugiais derrière un buisson, cherchant d’où venait l’agression, j’attendais la prochaine attaque. Je n’eu pas besoin d’attendre bien longtemps, une boule de feu fendit l’air et s’abattit sur la cachette, j’avais déjà parcouru un mètre et, appuyant sur la détente, la sorcière tomba, de l’autre côté de la butte où elle était perchée quelques secondes plus tôt.

Posant mon arbalète au sol, je dégainais ma lame et contourna la butte. Une fois devant la femme, je l’égorgeai mettant fin à ses souffrances, dégageant mon carreau du torse de la victime. La fouillant sans scrupule j’arrachais le talisman qu’elle avait autour de son cou, que je plaçais dans mon sac. Essuyant ma lame sur les vêtements de la sorcière et la rengaina.

De retour sur le lieu de l’agression, le kidnappeur, avait disparut laissant la jeune femme  inconsciente. Je lui fis reprendre ses moyens.
Ce tenant la tête entre ses mains, je l’aider à se relever.

« -Ne me faite pas de mal ! Se mit d’elle à sangloter.

-Allons, allons, c’est fini. Tout va bien vous êtes en sécurité.

-M…merci. Bafouilla-t-elle en me sautant au cou.

-Et bien ! Dis-je en me mettant à ricaner. Attendant quelques instants je lui demandai, Que vous voulaient-t-ils ?

- On raconte qu’ils enlèvent les jeunes femmes pour un culte. Comprenant que j’étais sur la bonne voie je lui répondis.

- Je traque ce culte, que savez-vous de plus ?

- Je… Ils sont aux Marches de l’Ouest ces dernières temps, je peux vous y amenez si vous voulez ? »

Ne pouvons refuser un guide dans ces bois dangereux, je me retrouvai à accepter son aide.  La température se rafraichit encore, et dormir est tout bonnement exclus maintenant que j’avais une piste fraiche à suivre. Passant ma main dans mes longs cheveux grisonnant, j’écoutais et observer, attentif à chaque instant pendant la traverser des bois sombres, l’air oppressant avait tout bonnement coupé toute l’envie de converser. Dans un silence de mort, l’arbalète nouvellement rechargé d’un carreau posé sur mon épaule, nous avancions.

Les arbres et le silence laissèrent place aux champs à perte de vue et aux chants des oiseaux. La jeune femme décida de passer par la maison de ses parents, aller savoir pourquoi…
Parcourant buttes et valons, dans un soleil levant, une fumée s’élevait derrière une colline sur laquelle un arbre trôner en maitre.
« Non ! » S’écria la femme qui se mit à courir.
Continuant à marcher, la jeune fille arriva en haut de la colline, et se pris une flèche dans la gorge. Venant me mettre à l’abri de l’arbre, je m’allongeai dans l’herbe, plaça mon arbalète devant moi, visa, tira. Un archer à quelques pas de maison s’écroula.
Deux autres se cachèrent dans les ruines, qu’importe. J’ai tout mon temps.

Pas mal